Rebecca

Autrice : Daphne du Maurier 0249e3026fbc5564b431793d3f6a15ff.jpg
Titre en français : Rebecca
Genres : classique ; gothique ; policier
Éditeur : Virago Press
Année de première parution : 1938
Nombre de pages : 432

De quoi ça parle ?

Sur Manderley, superbe demeure de l’ouest de l’Angleterre, aux atours victoriens, planent l’angoisse, le doute : la nouvelle épouse de Maximilien de Winter, frêle et innocente jeune femme, réussira-t-elle à se substituer à l’ancienne madame de Winter, morte noyée quelque temps auparavant ? Daphné du Maurier plonge chaque page de son roman – popularisé par le film d’Hitchcock, tourné en 1940, avec Laurence Olivier et Joan Fontaine – dans une ambiance insoutenable, filigranée par un suspense admirablement distillé, touche après touche, comme pour mieux conserver à chaque nouvelle scène son rythme haletant, pour ne pas dire sa cadence infernale. Un récit d’une étrange rivalité entre une vivante – la nouvelle madame de Winter – et le fantôme d’une défunte, qui hante Maximilien, exerçant sur lui une psychose, dont un analyste aurait bien du mal à dessiner les contours avec certitude. Du grand art que l’écriture de Daphné du Maurier, qui signe là un véritable chef-d’oeuvre de la littérature du XXe siècle, mi-roman policier, mi-drame psychologique familial bourgeois.

Mon avis : 

J’ai été conquise dès les toutes premières pages. Le premier chapitre nous plonge dans une ambiance gothique, avec la visite (en rêve ou en réalité ?) du domaine abandonné de Manderley, avec son immense jardin où la végétation reprend ses droits et son imposant manoir. Ce premier chapitre est une explosion pour les sens, l’autrice nous en met plein la vue, on imagine les innombrables essences de plantes et leurs parfums, on ressent avec elle la puissance de ses souvenirs … J’ai trouvé la plume formidable dans ce premier chapitre !

Ensuite, flashback : la narratrice va raconter sa vie de demoiselle de compagnie d’une aristocrate arrogante, sa rencontre avec Maximilien de Winter et leurs premiers rendez-vous. La partie romance m’a moins plu, mais j’ai aimé découvrir par la suite le domaine de Manderley et imaginer ses nombreuses pièces.

La narratrice (qui n’est jamais nommée) a du mal à s’adapter à sa nouvelle vie dans la haute société, elle est parfois déstabilisée par l’omniprésence du personnel et ne se sens pas à sa place dans le rôle de maîtresse de maison. Elle ne cesse de se comparer à Rebecca dont elle n’a entendu que des éloges, et imagine qu’elle ne pourra jamais remplacer cette femme d’exception dans le cœur de son mari, elle qui est si jeune et effacée.

La romance laisse place à une ambiance gothique, avec le fantôme de Rebecca omniprésent dans les pensées de la narratrice et dans ses échanges avec les habitués du domaine. On va progressivement en savoir plus sur Rebecca, sa personnalité et les circonstances de sa mort. J’ai vraiment beaucoup aimé l’ambiance  de ce roman.

Au niveau des personnages, en dehors de la narratrice, nous rencontrons Maximilien de Winter, tantôt gentleman, tantôt maître de maison affairé, tantôt homme torturé par ses souvenirs. Parmi le personnel de Manderley, la gouvernante principale est un des personnages les plus effrayant et déstabilisant pour la narratrice : elle adorait son ancienne maîtresse et mène la vie dure à celle qui tente de la remplacer. La narratrice trouve un allié bienveillant en la personne de l’assistant de son mari : toujours aimable et disponible, il est le seul à qui elle se confiera.

En bref, c’était un très bon classique. J’avais découvert Daphne du Maurier avec l’adaptation cinématographique de son roman My cousin Rachel, sortie en 2017. Les deux présentent une ambiance similaire, il est difficile de savoir où se trouve la vérité. Je pense lire un autre roman de Daphne du Maurier dans les prochains mois (ou années, j’ai une sacrée Pile à lire 😉 )


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